Dans le prolongement de l'accord cadre sur la biodiversité négocié à Montréal en 2022, l'Union européenne s'est doté d'une stratégie en faveur de la biodiversité.

Face à l'ampleur de la crise qui affecte la biodiversité à l'échelle européenne comme au niveau mondial, l'Union européenne (UE) s'est donné pour objectif ambitieux de protéger 30% des espaces terrestres et maritimes d'Europe, de restaurer les écosystèmes dégradés et d'évaluer les progrès accomplis au moyen de critères et d'indicateurs communs à tous les pays.

Si l'ambition est louable on peut toutefois s'interroger sur certains aspects qui méritent une discussion plus aboutie.

L'objectif de protection est-il le plus pertinent au vu des connaissances écologiques récentes et des scenarios de réchauffement climatique ? Que penser d'un objectif de restauration de la nature dont on peine à cerner les contours exacts ? Quelle cohérence des politiques européennes quand dans le même temps où l'on vote pour la restauration de la nature et la protection des pollinisateurs on prolonge pour dix ans l'usage du glyphosate ?

En définitive la « stratégie » européenne ne relève-t-elle pas du plan d'action, fruit d'une logique managériale bien davantage que d'une stratégie permettant de mobiliser les acteurs et de surmonter les obstacles ?